Actualités

  “Au cours de l’eau” par Florence Higuet, article “Espace de Liberté” – par fhiguet le 23/12/2013 @ 14:27

En novembre dernier, l’IERPE a été invité par le Centre d’Action Laïque a abordé la question de l’eau dans le cadre de leur mensuel “Espace de Liberté” consacré à la thématique des services publics.

L’article “Au cours de l’eau – la gestion privée est-elle compatible avec la conception de l’eau comme un bien commun ?” écrit par Florence Higuet, employée à l’IERPE est disponible en ligne  (pp. 60-64).

Bonne lecture !

L’Alliance D 19-20 face au Partenariat Transatlantique de Commerce et d’Investissement – par fhiguet le 18/12/2013 @ 10:41

Ce jeudi 19 décembre, un blocage du Sommet européen est organisé par l’Alliance D 19-20 afin de refuser le Traité sur la stabilité, coordination et gouvernance – TSCG, c’est-à-dire le Pacte budgétaire ou le Traité instaurant l’austérité, et le Traité transatlantique de libre échange entre l’Union Européenne et les USA – TTIP – Transatlantic trade and investment partnership.

Ce dernier traité a pour but de supprimer toute entrave aux échanges commerciaux entre l’Union européenne et les Etats-Unis, qu’il s’agisse de lois environnementales ou sociales, ou encore de mesures de contrôle fiscal. Concrètement, dans le plus grand secret (voyez l’article du CEO à ce sujet), la Commission européenne négocie avec les USA et les multinationales, une suppression des barrières (tarifaires ou non) au libre-échange par le biais d’une harmonisation des lois régissant la production et le commerce se basant sur la législation américaine. Cela pourrait avoir des conséquences énormes tant sur nos lois sur le travail, sur notre agriculture (poulets désinfectés au chlore, bovins nourris aux hormones, OGM,…), sur notre santé (produits toxiques et pesticides à nouveau utilisés) et sur la finance (dérégulation,…) ou encore sur la protection de la vie privée (liberté du net,…).

Les mêmes règles s’appliqueraient en matière d’eau, qu’il s’agisse de sa distribution ou de sa gestion de manière plus générale (par ex. normes environnementales en matière de rejet d’eaux usées, protection des rivières etc. Voyez par ex.cet article sur les conséquences de l’installation de sociétés européennes de distribution d’eau en Amérique dès suite du Traité).

En outre, au cas où un Etat voudrait modifier ses règles (par ex. environnementales) ou ne respecterait pas le Traité (par ex. en opposant à une entreprise américaine certaines normes plus protectrices du travailleur ou de l’environnement pour contrer son installation ou son fonctionnement), les multinationales en question pourraient l’attaquer devant un tribunal spécialement créé pour arbitrer les litiges entre les investisseurs et les Etats dans le cadre de ce Traité, afin de se faire ‘dédommager’.

Ce Traité menace donc fortement notre démocratie, nos emplois, notre souveraineté alimentaire, notre santé et notre environnement. En d’autres mots, de nombreux progrès sociaux acquis au fil des dernières décennies pourraient disparaître.

Où est la légitimité démocratique de ce Traité ? Qu’en est-il de la souveraineté des états ? Où vont partir tous les gains sociaux acquis au fil des dernières décennies par le biais de divers mouvements sociaux qui ont marqué les deux derniers siècles ? Quelle Europe, société et marché économique voulons-nous ? Quelle gestion de nos biens est la plus bénéfique pour l’ensemble de la société ?

Ainsi, D 19-20, une alliance d’agriculteurs-trices, des citoyen-ne-s, des travailleur-ses, chômeurs-euses, des artistes, représentant-e-s de syndicats, d’ong, d’asbl, des collectifs de militants et d’activistes, etc. a été créée pour refuser l’adoption de ces deux Traités.

Rejoignez-les pour le Meeting de ce mercredi 18 décembre et le blocage du Sommet européen du 19 décembre.

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Pour plus d’informations, voyez http://www.d19-20.be/

  “« Remunicipalisation » de l’eau, la privatisation en recul”, article de Véronique Rigot du CNCD-11.11.11 – par fhiguet le 12/12/2013 @ 11:29

« Remunicipalisation » de l’eau, la privatisation en recul

de Véronique Rigot, du CNCD -11.11.11
(Centre National de Coopération au Développement, Belgique)
Remunicipalisation : ça sonne comme un néologisme français. Ça se passe près de chez nous, et un peu partout sur la planète. Le secteur public reprend la gestion de l’eau des mains du privé.

Creative commons – Véronique Rigot 2012

La nouvelle est tombée à Berlin début septembre, comme elle était tombée avant à Paris, à Grenoble, mais aussi à Hambourg et à Naples. C’est à chaque fois une victoire en soi. A l’échelle d’une commune ou d’une municipalité, d’une ville, d’une région ou même d’un État. Et partout, c’est le même constat : le secteur privé a fait des promesses d’efficience à moindre coût qu’il n’a pas tenues. Les citoyens demandent alors au secteur public de reprendre la gestion.

Le Sud a montré la voie

Depuis plus d’une décennie, un vent de remunicipalisation souffle sur l’Europe, mais pas uniquement. C’est le Sud qui a montré la voie, payant parfois le prix fort. La Bolivie a ainsi connu une véritable guerre de l’eau à Cochabamba en 2000. En 2006, Buenos Aires mettait fin prématurément à son contrat avec Veolia et Suez, à ses dépens puisque l’Argentine risque aujourd’hui de devoir payer une très lourde amende [1]. En Uruguay, c’est par un vote en faveur d’une modification de la Constitution que l’eau a été reconnue comme un droit fondamental en 2004 et sa gestion publique, participative et durable. Au Mexique aussi, comme dans plusieurs villes des États-Unis, la gestion publique de l’eau a gagné du terrain. Les exemples sont nombreux.

Au cœur de la bataille, aujourd’hui, la capitale indonésienne : Jakarta. Après 15 ans de gestion privée de l’eau, le bilan est négatif : le service aux citoyens et l’accès à l’eau n’ont nullement été améliorés. Seulement 62% de la population a accès à l’eau de distribution, mais dans les faits, ils sont probablement moins à bénéficier de cet accès de façon régulière, sans approvisionnement à d’autres sources (robinets et fontaines publiques).
“Bien qu’à l’échelle mondiale, l’eau soit à 80% publique,
Veolia et Suez n’en sont pas moins présents dans 69 pays sur les 5 continents”

Certains quartiers voient leur distribution d’eau régulièrement interrompue et ont parfois la désagréable surprise de voir une eau sale et impropre à la consommation sortir de leur robinet. Outre la piètre qualité du service, le prix constitue une véritable charge financière pour les plus pauvres : il y est en moyenne trois fois plus élevé que dans les autres villes du pays, où l’eau n’est que partiellement ou pas du tout privatisée.

Dans les années ’90, de nombreux pays avaient privatisé l’eau et les services d’assainissement, résultat de fortes pressions des gouvernements néolibéraux et des institutions financières internationales. Face aux difficultés à étendre et améliorer les réseaux de distribution, les prix ont grimpé. Par ailleurs, la gestion parfois peu transparente a encouragé le secteur public à mettre fin à certains contrats privés.

Revirement stratégique

Ce qui est une victoire pour les citoyens n’est qu’un revirement stratégique pour les multinationales qui ont constaté que les profits ne suivaient pas. Bien qu’à l’échelle mondiale, l’eau soit à 80% publique, Veolia et Suez n’en sont pas moins présents dans 69 pays sur les 5 continents, et en progression continue. La vague de remunicipalisation doit donc être soutenue à force de référendums, de manifestations et de pétitions.

Signe d’un changement qu’il faut encore encourager, mais qui arrivera peut-être plus vite qu’on ne le pense : de plus en plus de politiques participent aux forums alternatifs sur l’eau tandis qu’ils boycottent la déclaration – et même l’enceinte, pour certains – du Forum mondial (officiel) de l’eau. Celui-ci se résume trop souvent à une grande foire commerciale vantant les solutions privées. Les « citoyens de l’eau » demandent quant à eux l’organisation d’un forum international sous l’égide des Nations Unies.

Pour en savoir plus sur la vague de remunicipalisations, rendez-vous sur www.remunicipalisation.org

Notes

[1] Suez a attaqué l’Argentine devant le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI), un organe dépendant de la Banque mondiale. L’affaire est toujours en cours, mais les décisions préliminaires sont défavorables à l’Argentine.

Source : article publié dans dlm, Demain le monde, n°22, novembre-décembre 2013, p. 7.

  “Hay que declarar ilegal la pobreza”, artículo de Aníbal Ignacio Faccendini – par fhiguet le 11/12/2013 @ 11:58

Prochainement, le 13 mars 2013, la campagne “Déclarons illégale la pauvreté” sera lancée en Argentine, à Rosario. L’accès à l’eau constitue notamment un des éléments de force de cette campagne.

Dans cette optique, récemment, Aníbal Ignacio Faccendini, directeur de la Cátedra del Agua de l’Université de Rosario écrivait l’article suivant pour le journal “La Capital”.
(A.I. Faccendini, “Hay que declarar ilegal la pobreza”, La Capital – Edición Impresa, 25-11-2013)

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Hay que declarar ilegal la pobreza

Por Anibal Ignacio Faccendini

La sociedad en la que todos vivimos muchas veces oblitera o expulsa al pobre y no a la pobreza. La discriminación al pobre es facilista y criminal. Más aún, es de una vulgaridad inhumana atroz.

La pobreza no es un acto, es un proceso de deterioro social, económico, espiritual y psicológico que victimiza a una parte importante de la humanidad. En definitiva es un proceso que le quita geografía a la vida.

La pobreza es el hambre de todo, sin ninguna satisfacción y mucha humillación. La sociedad en la que todos vivimos muchas veces oblitera o expulsa al pobre y no a la pobreza. La discriminación al pobre es facilista y criminal. Más aún, es de una vulgaridad inhumana atroz.

Se ha naturalizado y normalizado la pobreza, naturalizado porque se cree que pobres hubo y habrá siempre, entonces es natural. Y normalizado porque hay convicción de que es una regla: el que nace pobre, tiene portación social de ello, entonces mayoritariamente seguirá siendo pobre. Hay una suerte de profecía colectiva autocumplida.

El mal sin pasión de Sarmiento o la banalidad del mal de Arendt encuentran en la naturalización de la pobreza su máxima expresión. La desposesión de lo necesario para vivir de un ser humano sólo se produce en nuestra especie. No hay pobreza en la naturaleza. Hay realidades y supervivencias, pero no situaciones consolidadas de indignidades perpetuas como la indigencia. Nadie elige ser pobre. Nadie elige el dolor. La pobreza constituye pobres y no los pobres constituyen pobreza. Debemos ser solidarios y ayudar y proteger a nuestros prójimos pobres de la pobreza.

La humanidad muchas veces ha avanzado llegando. Llegó a objetivos emancipadores en casos muy importantes. En la primera Modernidad (Renacimiento hasta la Revolución Industrial), el feudalismo que generaba servidumbre humana, tuvo que ceder y así avanzó la humanidad hacia una nueva era: una sociedad sin siervos de la gleba. En la segunda Modernidad (hasta la caída del Muro de Berlín), Haití en su Constitución de 1801 abolía plenamente la esclavitud (tanto la trata como el trabajo esclavo). La Asamblea del Año XIII en nuestro país declaró ilegal la esclavitud y estableció la libertad de vientres, rompiendo así, con la portación biológica de una situación social impuesta a un hombre, por otros hombres. Inglaterra la va a abolir en todas sus formas en 1833, Francia 1849, Estados Unidos en 1865, Puerto Rico 1872 y Brasil en 1888. Luego vamos a ver que en la segunda Modernidad fue constituyente de los derechos económicos sociales de las personas y de los derechos humanos. Ya en nuestra tercera Modernidad o Neomodernidad (fines del siglo XX a la actualidad) la tarea es la de amparar al pobre, ilegalizando la pobreza.

Actualmente en el mundo se ilegaliza al pobre y no a la pobreza. Lo podemos ver en los refugiados sociales de Lampedusa. En los movimientos migratorios. En nuestro mundo. No se nace pobre, se hace pobre. La pobreza es productora de desamparos. Sin embargo, la situación de pobreza en el mundo sigue incólume. Nos lo indican también las tres mil millones de personas en esa situación, es decir más del 40 por ciento de la población mundial viven en un ámbito no querido, no deseado. Nos están reclamando que les restituyamos su ciudadanía. En el mundo también podemos ver para comprometernos por el bien común, que 1.500 millones de personas no acceden al agua potable, 2.600 millones de personas no tienen servicios sanitarios, 842 millones de personas desnutridas, 4 mil niños que mueren por día por no acceder a agua saludable, 1.200 millones de personas no pueden acceder a la electricidad, y dos millones de personas adultas mueren por año por no acceder a agua saludable. Todo ello nos indica cómo la humanidad avanza retrocediendo: generando pobreza y dolor.

Lo más llamativo es cómo se simplifica y se reduce el problema de la desposesión humana a los bienes para la vida, mostrándolo como un problema exclusivamente económico, social e infraestructural. Porque la pobreza es también un problema ambiental. Complejo y diverso. Que no afecta solamente al hombre, no es sólo antrópico, sino que implica a todo el ecosistema. Es biocéntrico. Porque afecta la vida de una de las especies vivientes del ecosistema. Debemos ambientalizar este problema. Debemos en definitiva ver y no sólo mirar, que la escasez artificial de lo indispensable para el hombre, es de lesa ambientalidad. Una gran parte de la humanidad es victimizada por la carencia. El bien común es lesionado, por ende el ambiente en el que vivimos también.

Sin asombro no hay comprensión, sin ésta no hay lo reverencial ante lo nuevo, y lo novedoso es que la indigencia de alimentos y de agua le quita vida a la Tierra.

La pobreza es una imposición, no una elección.

El 10 de diciembre de 1948 la Asamblea de la ONU efectuó la Declaración Universal de los Derechos Humanos. En el 2018 se cumplirán los 70 años de la misma, es nuestra oportunidad para que logremos que la ONU, establezca una resolución de declarar ilegal la pobreza. La convocatoria es para todos, para dar un paso de nosotros por los otros, que somos todos.